quarta-feira, 13 de maio de 2009

Qu'est-ce un homme? Qu'est-ce une femme?

"Sur l'homme les psychanalystes, à la suite de Freud et Lacan, disent, non pas que c'est un animal politique, comme Aristote, ou un animal qui rie - pas tellement d'ailleurs -, mais ils disent que c'est un animal qui est parasité par la parole. Qui est parasité par la parole puisque, si l'on y prête un peu attention, on voit très facilement que c'est la parole qui régit son rapport au monde et à lui-même, et qu'il passe une partie essentiel de son temps, moins sans doute dans un rapport à l'environnement voire au travail, que dans un rapport à la parole. Je dirais même que je trouve affolant le bruit qu'en permanence nous faisons avec la parole. Nous ne cessons d'être plongés dedans, captés par elle, et agités par elle. Il est bien évident que, par exemple, il suffirait de prononcer certains mots, pour pouvoir à l'occasion provoquer une émeute, une insurrection. Rien que des mots. Rien de plus. Pas besoin d'acte.

(...): mais alors, une dame, une femme, c'est aussi un animal doué de la parole? Et bien justement, ce n'est pas tout à fait ce que l'on peut dire. C'est ça qui est bizarre. Parce que justement, l'une des propriétés d'une femme - et c'est bien souvent ce dont elles se plaignent - c'est de ne pas trouver la parole qui leur serait propre, qui leur serait spécifique, qui serait bien la leur, celle dont elles pourraient valeureusement se réclamer et imposer. Elles ont plutôt l'impression de répondre que, à proprement, de parler. Et dans le souci, justement, de répondre du mieux qu'elles peuvent, c'est à dire tantôt dans l'acquiescement, dans le consentement, tantôt dans la révolte. Dans la révolte justement - je dirais - , de cette parole qui serait spécifiquement féminine. (...) Il est bien évident que, s'il y avait une parole qui serait ainsi spécifiquement féminine, si nos filles n'étaient pas muettes, il est bien évident que notre situation, aux uns et aux autres, s'en trouverait changée."

(fragmento de artigo de Charles Melman: "Aimons-nous encore les femmes?"

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